Les allures des mâles sont différentes suivant que l'animal
en question est jeune ou vieux. La daguet se méjuge souvent lui
aussi. Son pied arrière dépasse toujours la trace du pied avant.
Cette trace montre d'ailleurs que les pinces s'écartent
légèrement, mais elles restent plus serrées que chez la daine. Les
deuxième et troisième tête ont des allures plus régulières, c'est
à dire qu'ils ne se méjugent plus. Les pinces avant ne s'écartent
plus. Le pied arrière, nettement plus petit, se place exactement
sur l'empreinte du pied avant. Le dix cors a une allure parfaitement
régulière. Les pinces des pieds arrières recouvrent la moitié des
traces du pied avant, et ne s'écartent pas.
Au fur et à mesure que le daim mâle grandit, le pied arrière "retarde",
de telle sorte que la pince du pied arrière se pose sur la trace
du talon du pied avant. D'autre part, l'allure s'allonge
par suite de l'épaisseur du corsage si bien que le pas d'un
bon six cors mesure de 50 à 57 cm.
Toutes ces remarques permettent de reconnaître l'animal, grâce
aux traces ; elles sont d'une importance capitale pour le chasseur.
9.
Etude de la digestion
L'alimentation, composée
à 80 % d'eau, de cellulose et d'hydrates de carbone,
nécessite pour être digérée, une adaptation physiologique de l'estomac
et de tout le système digestif. En effet, l'organisme
doit trouver dans la matière végétale ingurgitée |

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tous les éléments
nutritifs nécessaires à son métabolisme. Le caractère essentiel
de l'estomac du daim est d'être composé de plusieurs poches
dans lesquelles passent les aliments avant de parvenir à l'intestin.
La première poche, qui est d'ailleurs la plus volumineuse, est
la panse (2) dans
laquelle s'accumulent les végétaux rapidement avalés. Des papilles
en hérissent la paroi interne. Elles ont pour fonction de favoriser,
grâce à l'élévation de chaleur qu'elles occasionnent, les
fermentations bactériennes ayant leur siège dans la panse.
En effet, le rumen - ou panse - possède une flore bactérienne très
riche et absolument nécessaire à la bonne santé de l'animal.
Ces bactéries hydrolysent la cellulose et les autres hydrates de
carbone végétaux, étant donné que la panse ne sécrète aucun enzyme
digestif. D'autre part, le rumen est le lieu de fermentation transformant
la glucose en acide lactique et en acide gras. Une partie de la
panse constituele bonnet (3),
poche hémisphérique dont la
paroi est ornée de lames entrecroisées. |
Le rôle du bonnet est de
rassembler l'herbe en pelote afin de faciliter la régurgitation
qui aura lieu plus tard.
Il faut signaler que la panse et le bonnet sont dépourvus de toute
activité digestive. Leur rôle se cantonne à une pure fonction de
réservoir. C'est par l'intermédiaire du bonnet que l'herbe
remonte à la bouche où elle est alors mastiquée longuement et réduite
en bouillie. Cette mastication et salivation des matières végétales
se fait une fois que l'animal est au repos retranché dans un
endroit sûr. Elle peut durer plusieurs heures. Une fois mâchés,
les aliments composent un bol alimentaire qui s'engage dans
la troisième poche stomacale, le feuillet (5),
en passant par la gouttière œsophagienne (4).
Le rôle du feuillet est purement masticateur. Les aliments sont
achevés d'être triturés. Ce n'est qu'après être passée
par le feuillet que la bouillie alimentaire s'engage dans la
quatrième poche stomacale, la caillette (6).
Cette poche correspond à l'estomac humain. Elle est le siège
de l'action des sucs gastriques. Chez les faons qui n'ont
pas encore été sevrés, la caillette est la principale partie de
l'estomac puisque la présure qu'elle contient fait cailler
et digérer le lait absorbé par l'animal.
Au sortir de la caillette se trouve l'intestin. La longueur
de celui-ci est très grande, une quarantaine de mètres environ.
Cette longueur, étant donné la lenteur de la digestion des matières
végétales est nécessaire pour le maximum d'absorption des aliments
nutritifs.
Après cette étude quelque peu succincte de la digestion du daim,
nous sommes en mesure avec tous les renseignements que nous possédons
du point de vue anatomique et physiologique, de déterminer la place
du daim dans la classification zoologique. |