chaque année puis se reforment, flambant neufs, pour le rut, il paraît évident qu'il existe une corrélation étroite entre les bois et l'activité sexuelle.
La croissance des bois est d'ailleurs en relation directe avec la sécrétion hormonale des glandes génitales, commandée par l'hypophyse.
Si on castre un faon mâle, il s'avérera qu'il n'aura jamais de bois. D'autre part si on castre un daim qui a ses bois, il les gardera dans l'état où ils étaient lors de l'opération. Ils s'useront peu à peu et finiront par tomber, mais l'animal ne fera plus de nouvelle tête. De même si on castre un animal de velours, le bois augmentera de volume en prenant des formes imprévues, mais il restera recouvert de velours. La castration unilatérale supprime ou diminue considérablement la croissance du bois du côté lésé, parfois de l'autre côté. Il y a donc une relation directe entre les organes génitaux et la croissance de la coiffe. Le fait que les mâles soient sexuellement impuissants après la chute des bois le confirme aussi.
L'étude que nous venons de faire porte essentiellement sur des sujets sains ayant des bois réguliers. Ce n'est pas toujours le cas des animaux que l'on rencontre dans la nature. En effet, certains individus ont une ramification irrégulière. Il peut y avoir différentes causes à ces malformations. La première est une anomalie liée à des troubles des glandes génitales. Celle-ci provient souvent des blessures occasionnées lors de combats rituels ou de piqûres d'insectes.
Autre raison d'un mauvais développement des bois est une mauvaise alimentation avec carences en certains sels minéraux, nous l'avons vu plus haut. D'autre part, une lésion du velours, tissu nourricier du bois, engendre une malformation de celui-ci.
7. Détermination de l'âge

  Dans les pages précédentes, nous avons vu que l'âge pouvait être déterminé en fonction de la taille des bois, de la meule et des pivots. Ainsi le daguet avait entre un et deux ans, le deuxième tête 3 ans, le 3 tête 4 ans, le 4e tête 5 ans, le dix corps jeunement 6 ans, le dix corps plus de 6 ans. Il va sans dire que cette méthode est très approximative. Elle ne permet pas de déterminer précisément l'âge d'un daguet qui peut être d'un ou de deux ans, puisqu'il conserve sa dague jusqu'à la fin de la deuxième année.

D'autre part, passé six ans, il est difficile de reconnaître l'âge d'un daim grâce aux bois. Sans compter que les bois n'étant pas toujours réguliers et conformes à la norme, il est souvent difficile de savoir si tel animal est troisième ou quatrième tête, deuxième ou troisième tête, dix cors ou dix cors jeunement.
En plus, cette méthode ne donne pas d'indications concernant l'âge des femelles. Des observations plus récentes que celles dictées plus haut, ont permis de trouver un critère plus rigoureux. Il s'agit de l'usure des dents et plus précisément des molaires. Ceci mis à part, des études précises faites sur des animaux élevés en semi-liberté et en captivité ont permis d'établir que de 9 à 10 mois, les pinces de la dentition permanente sont en place. De 12 à 13 mois les premières mitoyennes (incisives) sont en place, suivies des deuxièmes qui le sont à 15 mois. A 18 mois les coins mitoyens se déterminent par les tables d'usure des molaires, et ce, très précisément jusqu'à l'âge de 20 ans. Un examen attentif des molaires permet de voir des circonvolutions dont chaque dessin correspond à un âge bien déterminé. Ce travail d'identification de l'âge est très complexe et est du ressort de spécialistes. Bien souvent les chasseurs sont eux-mêmes incapables d'évaluer l'âge du gibier en fonction de l'usure des dents.

Nous retiendrons donc qu'il est possible de déterminer d'une façon très approximative l'âge des daims par les bois, mais que cette méthode peu rationnelle est remplacée par une autre très précise jusqu'à 20 ans, basée sur les tables d'usure des molaires.

 
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