a) Le rythme de vie du daim

En relation avec ce qui a été dit plus haut, nous allons essayer de déterminer une sorte d'emploi du temps de la journée du daim et de voir à quels endroits il se trouve durant ces différents moments.

Pour ce faire, nous serons amenés à nous renvoyer à la notion de cantonnement de base et à modifier ou plutôt à compléter la définition que nous en avons donné. En effet, quand nous avons parlé du cantonnement de base, nous l'avion défini comme étant le territoire, assez restreint d'ailleurs, sur lequel évoluait une harde de daines. Nous avons dit que ce territoire était l'endroit où naissaient les jeunes faons. Cette affirmation est facilement prouvée par les constatations suivantes que nous avons pu faire à maintes reprises.

Une harde de daines dérangée dans son cantonnement de base y revient toujours après un délai d'une heure ou plus selon l'intensité du dérangement. D'autre part, si l'on identifie une harde à un endroit donné, on retrouvera toujours cette même harde tout au long de l'année, au même endroit. C'est d'ailleurs grâce à cette loi que l'on peut déterminer avec précision, les différents cantonnements de base.

Le cantonnement de base est donc un lieu servant d'abri et de "garde-manger" à la harde.

Mais la question est plus complexe que cela. On remarque très bien que le territoire boisé d'une superficie assez réduite occupé par une harde ne permettrait pas de nourrir celle-ci tous les jours pendant toute une année. C'est pourquoi les daines et leurs faons quittent leur territoire à la tombée de la nuit pour aller brouter dans les clairières, à la lisière de la forêt et dans les prés ; on dit qu'ils vont au gagnage.  Au petit jour, ils regagnent la forêt et la sécurité de leurs cantonnements de base. Ils y resteront alors toute la journée passant leur temps à ruminer, dormir et brouter l'herbe des layons.

En résumé, nous pouvons dire que la journée type du daim se déroule de la manière suivante : du crépuscule jusqu'à l'aube, l'animal est hors de la forêt pour brouter.

A l'aube, il retourne au bois pour, une fois à l'abri, s'accroupir, ruminer et dormir. Le reste de la journée est consacré à la toilette des jeunes à laquelle les femelles consacrent beaucoup de temps, et à brouter au sein même du cantonnement de base.

Trois remarques s'imposent avant de terminer ce paragraphe sur le rythme journalier de la vie du daim. La première est qu'il faut bien se rendre compte de la nécessité pour le cantonnement de base, d'être un abri sûr, car c'est à cet endroit que les animaux ruminent et s'accroupissent. Ils sont alors nettement plus vulnérables, de par leur position basse qui du fait de la végétation ne leur permet pas de voir et d'entendre aussi bien qu'à la normale. Il faut préciser d'autre part que l'animal a un sommeil très relatif qui n'excède jamais quatre heures d'affilée. Lors du repos, l'animal n'est jamais couché sur le flanc, ce qui lui permet de se redresser d'un bon en cas d'alerte. Les mâles, comme les femelles, vont au gagnage hors de la forêt à la tombée de la nuit, mais  ne regagnent pas de cantonnement de base le jour. Vivant en  petits groupes de deux ou trois en général, un simple buisson touffu leur sert d'abri et de cachette, buisson dans lequel l'animal s'accroupit et où grâce à son pelage et à ses bois, il passe très facilement inaperçu.

Chaigneau a aussi pu remarquer que les vieux mâles, fort prudents, ne sortent que tard le soir rejoindre leur gagnage et rentrent tôt au bois.

b) Le biotope du daim

Il est évident que le biotope du daim doit répondre à tous les besoins de l'animal. A la lumière de ce qui précède, le biotope du daim doit comprendre une partie boisée et des prairies.

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