qu'auparavant. Le diamètre du bois est moins grand qu'à l'origine. Pendant ce temps là, la peau qui entoure le pivot croît rapidement et soulève le bord inférieur du bois, de telle manière que, ne tenant plus aussi fermement au pivot, il finit par se détacher peu à peu de celui-ci.
Des études permettent d'affirmer que la couronne est d'importance capitale dans le phénomène de la perte des bois. En effet, en enlevant la couronne, la peau recouvrant le pivot monté le long du tube et ne parvient pas à le faire tomber. Il est rare cependant que les deux bois tombent simultanément malgré le désir apparent de l'animal. Dans la majorité des cas, l'animal les sème à des endroits différents, au hasard des chocs. Certains prétendent que les mâles cachent leurs bois. Cette croyance n'est fondée que sur le fait qu'il tient au hasard de trouver un bois de daim vivant en liberté. Cela paraît évident vu l'espace dans lequel évoluent les animaux et les divers matériaux susceptibles de recouvrir les bois. D'autre part, il est à noter que les micro-mammifères de la forêt rongent ces bois riches en calcium.
Aussitôt que les bois sont tombés, et ils tombent suivant une ligne de coupure nette, lisse et sans aspérités, il apparaît au sommet du pivot une surface humide, facilement saignante puisque recouverte d'un caillot sanguin, qui ne tarde pas à se cicatriser et se recouvrir d'une pellicule noirâtre, elle-même bientôt recouverte de duvet. Le daim commence à pousser sa 2e tête.

Durant la période qui suit la perte de bois, les mâles marchent la tête basse afin d'éviter le maximum de chocs, les sommets des pivots étant très fragiles. En ce qui concerne la chute des bois, nous avons dit qu'elle se situait en mai. Cela est une moyenne. En réalité, les vieux mâles les perdent en avril, les jeunes au mois de juin. L'époque à laquelle les bois seront prêts subit le même décalage. Les vieux mâles qui entrent en rut les premiers, frayent et brunissent fin juillet, tandis que les jeunes ne le font que vers la mi-octobre.
Le développement des bois tels que nous l'avons décrit est invariable que le daim fasse sa première, deuxième ou troisième tête. Les différentes dénominations données aux mâles résident dans la forme du bois. Le mâle deuxième tête possède déjà un andouiller de massacre un surandouiller et une esquisse de palette ou palmature. Il est alors dans sa troisième année. Entre 3 et 4 ans, le daim se nomme 3e tête. La palette est déjà bien formée. Il en part différentes pointes comme nous l'avons dit plus haut. D'autre part, le merrain porte un troisième andouiller. Entre 4 et 5 ans, les bois ont atteint leur plein développement. La palette est large, le merrain robuste. Le bois est rattaché au pivot par une meule assez conséquente. Le mâle se nomme généralement 4e tête. A partir de la 5e année, une autre appellation est de rigueur. Entre 5 et 6 ans le daim s'appelle dix cors jeunement, puis dix cors au-delà de 6 ans. Le bois continue à grossir. Le merrain devient toujours plus vigoureux ainsi que les différents andouillers. La palette est large et peut porter une dizaine de pointes. Un petit andouiller postérieur recourbé en crochet est de règle. La meule elle aussi s'agrandit en même temps que le diamètre du pivot. Les perlures de la couronne sont très visibles. Les bois sont dans leur plus grande beauté entre 7 et 9 ans. Lorsque le daim vieillit, la palette augmente de largeur, mais les points s'émoussent formant chez le vieil animal une extrémité en forme de raquette bordée d'un feston arrondi.
En dehors de l'âge de l'animal, il existe un autre facteur influençant la taille des bois ; il s'agit de l'alimentation donc du climat et du sol. Nous ne pouvons ici que relater les expériences de M. F. Vogt de Vienne, faites sur des animaux du parc de Schneeberg. En donnant à ses daims une nourriture riche en phosphore, en chaux et surtout en graisses vitaminées (tourteaux de sésame) il est arrivé à produire des ramures colossales, impressionnantes par leur taille. Les coiffes ainsi obtenues dépassent de loin les records atteints par les bêtes vivants à l'état sauvage. Cela confirme l'opinion des vieux auteurs qui disaient que la preuve d'un bon gagnage se retrouvait dans la taille des bois et que les têtes pauvres sont un indice de mauvaise nourriture et donc de mauvaise santé.
Les pâturages riches et les terrains calcaires favorisent donc le développement des bois. D'après les études de Waldo, Wislcki et Fawcett, le daim aurait besoin de trouver plusieurs kg de calcium et de phosphore dans les plantes qu'il broute pour pouvoir édifier ses bois en l'espace de quatre ou cinq mois.
Par le fait que les bois ne soient que l'apanage des mâles, que ceux-ci les utilisent lors des combats rituels, qu'ils tombent

 

 

 

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